Реферат: Русская эмиграция во Франции

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En 1916, un corps expéditionnaire russe de 44 292 hommes débarque en France pour se battre sur les Fronts français et macédoniens.
L'émigration blanche

La deuxième étape de l’émigration commence à la suite de la révolution russe de 1917 et du changement de régime. L'émigration dite blanche fait apparaître en France les groupes suivants:

·         Les combattants des corps expéditionnaires russes sur le front français et sur le front de Macédoine qui ne regagnent pas leur pays natal;

·         les combattants des armées blanches de Dénikine et de Wrangel, qui s'embarquent dans les ports de la mer Noire et finissent par se réfugier en Occident, en particulier en France, seule nation à avoir reconnu le gouvernement du général Wrangel.

·         des civils qui avaient souffert des nouvelles mesures gouvernementales: propriétaires, industriels dépossédés, professions libérales, riches paysans, hauts fonctionnaires...

La majorité de ces émigrés ont quitté la Russie par le sud. Une partie se retrouve sur la Côte d'Azur, dont le climat leur rappelle celui de la Crimée. De tous les pays occidentaux, c'est la France qui recueille le plus grand nombre d'émigrés russes.

Les membres des professions libérales arrivent à trouver du travail, mais la grande majorité des émigrés occupent des emplois subalternes à Paris (en particulier chauffeurs de taxi, garçons de restaurant, employés de bureau...), et dans les régions industrielles de province (ouvriers d'usine, mineurs...). D'anciens militaires s'engagent dans la Légion étrangère.

1920-1930. Les membres de l'intelligentsia (écrivains, artistes) qui n'acceptent pas le contrôle des organismes étatiques ou sont expulsés arrivent en France, surtout à Paris (centre culturel et politique de la diaspora russe).

Jusqu'en 1940, ces émigrés mènent une vie sociale très active, fondant des écoles, des églises, des associations, des œuvres sociales et organisant des conférences, des concerts...

C'est dans la région parisienne que réside plus de la moitié des Russes. Des colonies importantes se forment en outre dans les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, l'Isère, le Loiret, la Moselle et le Rhône.

Le statut de ces réfugiés est varié:

· certains sont naturalisés français, soit qu'il en aient fait la demande, soit par mariage avec des citoyens français;

· d'autres ont acquis la nationalité de leur premier pays d'accueil, par ex., de Yougoslavie, de Tchécoslovaquie;

· d'autres enfin préfèrent conserver le statut de réfugié apatride, muni d'un certificat d'identité international appelé «passeport Nansen», du nom du haut-commissaire aux réfugiés nommé par la Sociétés des Nations.
Fridtjof Nansen (1861-1939) était un explorateur polaire, océanograhe, aventurier, zoologue, diplomate, Haut Commissaire aux réfugiés. En 1888 il organise une expédition au Grœnland. Entre 1893 et 1896, il part un exploration polaire à bord du « Fram » et collecte des donnés scientifiques. En 1905, il joue un rôle important dans la séparation de son pays de la Norvège. Puis il représente la Norvège à Londres jusqu’en 1908. En 1920, il est nommé délégué de la Norvège auprès de la Société Nations(SDN) puis s’occupe du rapatriement de 500.000 prisonniers de guerres allemends, autrichiens et hongrois.

En 1921, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) le charge de venir au secours des victimes de la famine en Russie. Il institue également le passeport Nansen pour venir en aide aux apatrides.

En 1922, Fridtjof Nansen reçoit le Prix Nobel de la paix.

Du fait de ces différents statuts, on ne possède pas de statistiques précises sur le nombre des Russes émigrés en France. Les statistiques officielles françaises donnent:

En 1924, on estime le nombre réel des Russes émigrés en France entre 100000 et 150000.


Après de la Deuxième guerre mondiale.

A la fin de la deuxième guerre mondiale, des Soviétiques se trouvèrent bloqués en Occident à la suite de la défaite de l'Allemagne. Ils appartenaient essentiellement à trois catégories:

les prisonniers de guerre faits par les troupes allemandes sur le front de l'Est, incarcérés dans des camps en Occident et libérés par les troupes alliées.

les personnes déplacées par les troupes d'occupation en URSS pour travailler à l'arrière, principalement dans les usines d'Allemagne.

 les militaires soviétiques incorporés dans l'armée allemande et ayant servi sous les ordres du général Vlassov, puis faits prisonniers par les alliés ou ayant déserté avant la capitulation allemande.
En fait, entre 4 et 5 millions de citoyens soviétiques se trouvent à l’extérieur des frontières de l’URSS en 1945: la population civile, les prisonniers de guerre, les réfugiés proprement dit qui avaient quitté le pays lors du retrait des troupes allemandes et enfin ceux qui, par conviction ou par survie, auraient accepté se s’allier aux Allemands (les cosaques, diverses ethnies caucasiennes et l’Armée Russe de Libération du général Vlassov).

Le nombre de névozvrachtchéntsy («non-retournants») ou «réfractaires au retour» aurait pu être plus important si les Alliés n’avaient pas signé à Yalta des accords prévoyant le rapatriement forcé de tout les citoyens soviétiques.



corps exp
Éditionnaire russe et la lÉgion russe d’honneur.

Les volontaires du Corps Expéditionnaire Russe combattants dans

la Division Marocaine.
En 1916, un corps expéditionnaire russe de 44 292 hommes débarque en France pour se battre sur les Fronts français et macédoniens.

Lors de son voyage en Russie, en décembre 1915, Paul Doumer envisage l'envoi de 300.000 hommes en France, en échange de matériels de guerre dont la Russie avait grand besoin. La proposition française ne rencontre pas beaucoup de succès auprès du commandement russe, mais Sa Majesté Impériale Nicolas II émet le souhait de l'envoi de troupes russes en France. Le Chef d'État-Major, le Général Aléxéiev propose de le faire a titre d'essai dans les conditions suivantes: les soldats russes seront envoyés en unités constituées, encadrées par des officiers russes et mises à la disposition des Grandes Unités françaises. Ces troupes seront armées par du matériel français et seront transportées par les soins de la Marine française. Paul Doumer exprime le désir que le chiffre de 40.000 hommes par mois soit atteint rapidement.

En exécution de cette décision, dès janvier 1916, on procède à la formation de la 1ère Brigade Russe Spéciale, composée de 2 régiments. Le premier forme a Moscou, le 2ème a Samara (sur la Volga). Les brigades sont formées essentiellement par des bataillons de réserve, c'est-a-dire des hommes n'ayant pas subi leur bapteme du feu, ce qui était probablement une erreur. Le 1er régiment est compose essentiellement d'ouvriers d'usines, le 2ème de paysans, ce qui explique certains événements ultérieurs.

Les régiments sont à 3 bataillons de 4 compagnies, en outre, chaque régiment a 3 compagnies de mitrailleuses (12 par compagnie), une unité de liaison et une séction de services. Le bataillon de réserve est à 6 compagnies. Les effectifs de la 1ère brigade, commandée par le Général Lokhvitzky, comprend 180 officiers et 8762 sous-officiers et hommes de troupe. La brigade a une collection d'effets d'habillement en double: chaque compagnie a sa cuisine roulante. La dotation en matériel est à la charge de la France.

Le 1er echelon part de Moscou le 3 fevrier 1916, par chemin de fer, par la Sibérie et la Mandchourie jusqu'à Dairen (Ta-Lien) et, de la, par mer jusqu'a Marseille où il arrive le 26 avril, soit un voyage de 30.000 km, dont 60 jours en mer. Le débarquement a lieu a Marseille et fait une tres grande impression sur les Français: tous les journaux ne tarissant pas d'éloges sur l'armée russe. Ainsi, l'arrivée des troupes russes en France constitue un nouveau maillon des rélations amicales entre les Alliés.

La formation de 3 autres brigades russes est entreprise peu après. En raison de la situation difficile, la 2ème brigade est envoyée a Salonique où elle arrive debut Août 1916. La 3ème brigade est formée a Ékatérinbourg et a Tchéliabinsk, en partie avec des compagnies des régiments en campagne, en partie de bataillons de réserve; elle est envoyée en France en août 1916. Enfin, la 4ème brigade arrive a Salonique en novembre de la même année.

Ainsi, au cours de l'année 1916, malgré l'offensive, énorme par son etendue et par ses pertes, du Général Broussilloff sur le front gérmano-autrichien, le Haut Commandement peut former 4 brigades spéciales, soit mettre à la disposition de la France 745 officiers et 43 547 hommes de troupe. La formation des 5ème, 6ème, 7ème et 8ème brigades n'est pas terminée au moment de la révolution.

L'année 1916 est, pour les Français, une année difficile: l'année de Verdun où tombèrent 350.000 Français, soit 25 % des pertes totales françaises pendant la Grande Guerre. La 1ère Brigade Spéciale, débarquée le 20 avril, est dès le 23 avril transférée au Camp de Mailly, près de Chalons-sur-Marne, qui fut mis entièrement à la disposition des Russes. Ce camp dépendait de la 4ème Armée du Général Gouraud qui, à plusieurs reprises, prit contact avec les troupes russes et veilla a leurs besoins.

En décembre 1916, est crée dans ce camp, un Camp d'Instruction pour divers spécialistes; c'est là, également, que viennent les troupes russes au repos et pour se perféctionner.

Le Président de la République lui-même visite le camp et est frappe par l'excellent aspect de la brigade et décore le Général Lokhvitzky de l'ordre de Commandeur de la Légion d'Honneur. À la fin du mois de juin 1916, la 1ère brigade est envoyée dans le secteur occupé par le Groupement Ouest de la 4ème Armée, a l'Est entre Suippes et Auberive.

En 1917, la conduite au feu des deux brigades est appreciée par les Alliés. En mars 1917 elles sont dans la region du Fort de la Pompelle. Lors de l'attaque «Nivelle» du 16 avril 1917, dans le cadre de la 5eme Armée, la 1ère Brigade Spéciale prend Courcy, le 3ème Brigade attaque et occupe le mont Spin. Les pertes pour les 2 brigades russes sont de 70 Officiers et 4 472 Soldats tués, blessés ou disparus.


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--PAGE_BREAK--Formation de la Légion Russe d’Honneur


Par suite de la Révolution Russe, la Russie quitte les rangs des Alliés et les Régiments russes du Corps Expéditionnaire sont relevés du front par le Gouvernement français, reformés et transformés en compagnies de travailleurs. Le nom même de «Russe» est devenu synonyme de «traître».

Cette situation devenant insupportable, des centaines de militaires russes sous l'impulsion du Colonel Gotoua, profondement blesses dans leur orgueil national, s'organisent et demandent au Gouvernement français l'autorisation de regagner le front. Après de multiples hésitations et de pourparlers, l'autorisation est accordée pour la création de la Légion Russe.

Le 23 décembre1917, cette unité, sous le commandement du Colonel Gotoua monte en ligne, versée dans la Division Marocaine considerée a l'epoque comme la meilleure unité française. La rénommée et l'héroisme du soldat russe atteignit des sommets inégales au sein de cette unité.

Fin mars 1918, les Allemands percent le front des Alliés du côte d'Amiens entre l'armée française et les troupes anglaises et s'engouffrent dans la bréche ainsi créée. La situation devenant critique, le Haut Commandement Français donne ordre à la division marocaine de contre-attaquer. La Légion Russe est placée en tête de troupes de la contre-attaque.

Le Général Dauzan, Commandant de la Division Marocaine, decora le Capitaine Loupanoff de la Légion d'Honneur et le bataillon reçut un "état de recompense". Les pertes sont sévères.

Mai 1918. Les Allemands jettent dans la bataille leurs meilleures troupes et enfoncent les lignes françaises. D'un bond, ils passent l'Aisne et, en marche forcée, approchent de Chateau-Thierry. Soissons est tombée, la route sur Paris est ouverte! Rappelée de toute urgence, la Division Marocaine occupe la position à cheval sur la route de Soissons-Paris et reçoit, la première, le coup de boutoir allemand. Les zouaves retiennent la pression ennemie mais, au bout d'un moment, commencent a céder dans leur centre. À l'instant où tout semblait perdu, le Commandement jette en attaque sa dernière réserve, la Légion Russe.

Son attaque est décrite de la façon suivante par l 'historién de la Division Marocaine:

«Pour arrêter cette avance menaçante, le Colonel Lagarde donne ordre a la Légion Russe de contre-attaquer. La Légion Russe se lance en avant, officiers en tete. Même les medecins, pris par l'enthousiasme de cette glorieuse phalange, ont oublié leur mission principale de charité et, avec les combattants, pénètrent dans les rangs de l'ennemi. Sur 150 combattants, 110 sont restés sur la côte de Vauxbuin. Cette bataille coûte aux Russes 85 % de leurs effectifs et presque tous les officiers»

La presse française de l'époque en admiration devant l'héroisme russe souligne le grand nombre de Croix de la Légion d'Honneur et de Croix de Guerre décerné aux combattants russes et emploie pour la première fois le terme honorifique, reste depuis attache à cette unité en la dénommant la «Légion d'Honneur».

En août, la Légion Russe reçoit enfin pour la première fois des renforts importants composés de volontaires d'anciens régiments du Corps Expéditionnaire, devient un bataillon avec 2 compagnies et demie de tirailleurs et une compagnie de mitrailleurs et rentre comme unité indépendante dans la Première Brigade de la Division Marocaine.

Ce bataillon est aussitôt dirigé au nord de l'Aisne où i1 s'empare de Térny-Sorny et progresse vers Laffaux, un des points avancés de la ligne Hindenburg.

Au cours des combats du 12 séptembre, le bataillon franchit 3 rangées de fortifications en béton armé et perce la ligne de défense allemande, prend par surprise un grand nombre de prisonniers et une grande quantite de matériel.

Pour toutes ces operations, le Maréchal Foch, Commandant en Chef des Armées, octroie au Bataillon Russe la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre et une Croix de Guerre avec 2 palmes à son drapeau, avec les citations.

La rénommée acquise par la Légion Russe d'Honneur attire dans ses rangs de nombreux volontaires provenant des compagnies d'ouvriers ou même de la Légion Etrangère. Malgré ès pertes, ses effectifs augmentent: au 1er novembre 1918, le bataillon compte 564 hommes répartis en 3 compagnies de combat et une compagnie de mitrailleuses.

Des le 1er octobre, les Allemands étaient amenes à evacuer toute la ligne Hindenburg et à se retirer vers la frontière. Dans ces conditions, la Division Marocaine toute entière est transportée a Nancy et entreprend le mouvement final le long de la Moselle vers Moyeuvre et seul l'Armistice du 11 novembre arrète cette operation.

Malgré cela, la Légion Russe d'Honneur continue d'éxister et participe avec les Armées Alliées a l'avance le long de la rive gauche du Rhin; elle traverse la Lorraine, l'Alsace, la Sarre, arrive a Friedrickshafen, puis est dirigée sur Worms qu'elle occupe jusqu'en décembre.

À la fin de l'année 1918, la Légion Russe d'Honneur est évacuée a l'intérieur de la France et démobilisée.


L'
ÉVACUATION DE l’armÉe blanche de LA CRIMÉE


L'histoire de l’émigration blanche commence par une tragédie: l'évacuation de la Crimée en novembre 1920 par l'armée du général Wrangel.

L'année 1920 voit briller les derniers feux de la guerre civile en Russie du sud. À la fin du mois de mars, vaincu par l'armée rouge, le général Dénikine a dû faire évacuer de Novorossiysk, dans une panique indescriptible, les débris de ses armées blanches. Réfugiées en Crimée, ces troupes démoralisées semblent promises à une défaite rapide. Dénikine, découragé, remet ses pouvoirs à son rival et ennemi personnel, le général Baron Wrangel.

Pendant plus de 6 mois, Wrangel donne l'illusion que les armées blanches pourraient retourner la situation en Russie et chasser les bolcheviks du pouvoir. Mais le 12 octobre 1920, la nouvelle de l'armistice soviéto-polonais annonce que les jours de l'armée Wrangel sont comptés. Les troupes qui luttaient contre la Pologne sont envoyées sur le front de Crimée pour donner le coup de grâce. Le 8 novembre, apprenant la chute des premières lignes de défense, Wrangel donne l'ordre d'évacuation.

Tous les navires présents dans les ports de Crimée sont réquisitionnés, dont le vieux paquebot «Rion». Les bateaux russes sont mis sous la protection de la France et hissent le drapeau tricolore. L'escadre française de Méditerranée Orientale supervise les opérations. Tout se passe dans l'ordre. Quasiment tous ceux qui le désirent peuvent être évacués. En une semaine, 130 navires arrivent à Constantinople, avec 146.200 réfugiés à bord, dont 29.000 civils, souvent dans un entassement ahurissant. L'état sanitaire est catastrophique: les Russes sont décimés par le typhus, il y a même des cas de choléra et de peste. Les autorités françaises de Constantinople sont dépassées: que faire de cette masse énorme de réfugiés, armés jusqu'au dents et équipés d'une flotte de guerre complète? Les laisser débarquer à Constantinople est inconcevable; cette ville, sous occupation alliée, est déjà surpeuplée de réfugiés, car la Turquie est en pleine guerre: le rebelle Mustapha Kémal contrôle pratiquement toute l'Anatolie où il se heurte à l'armée grecque. La perspective de voir cette armée russe désœuvrée prendre part au conflit donne des cauchemars aux Alliés.

Il faut donc éloigner le plus vite possible les Russes de cette poudrière. La flotte de guerre est envoyée à Bizerte, et Georges Leygues lance un appel aux États balkaniques pour qu'ils accueillent les troupes et les réfugiés civils. Le résultat est décevant: la Roumanie n'en accepte que 2000, la Grèce 1700, la Bulgarie 3800; seule la Serbie, fidèlement russophile, ouvre grand ses portes et en recueille 22.300. Au total, 34.000 personnes ont été évacuées le 1er janvier 1921. Reste donc plus de 100.000 réfugiés à loger et nourrir. En attendant une destination définitive, les Cosaques du Don ont été envoyés en Thrace à Tchataldja, ceux du Kouban sur l'île de Lemnos, et les troupes régulières sur la presqu'île de Gallipoli, dans le détroit des Dardanelles. Les civils, jugés moins dangereux, ont été répartis dans plusieurs camps autour de Constantinople.

Pour le gouvernement français, il est évident que l'armée Wrangel a cessé d'exister, et que ces milliers de réfugiés ne sont que des individualités. Mais les autorités militaires et navales sont effarées par cette façon de voir les choses: Si on licencie l'armée Wrangel sans aucune perspective d'emploi, la situation à Constantinople risque de tourner rapidement au cauchemar. Il faut absolument que la discipline militaire soit maintenue, et les troupes laissées sous les ordres des officiers russes, afin d'éviter de les voir se transformer en mercenaires ou en «grandes compagnies». Il sera alors plus facile de disperser en douceur les réfugiés vers les pays qui voudront bien d'eux. À contrecœur, le gouvernement doit se rallier à ces arguments.

Wrangel, fin tacticien, s'engouffre par cette porte laissée entrouverte. Il profite de l'autorité que lui laissent les Français pour s'opposer par tous les moyens à la dispersion de son armée: propagande, pression psychologique, menaces, tout est bon pour garder un noyau irréductible d'Armée Blanche; car Wrangel caresse toujours le rêve de reprendre la lutte contre les Soviets, ou de s'emparer du pouvoir si celui des bolcheviks s'effondre tout seul. Ainsi, le séjour de l'Armée Russe à Constantinople est marqué par un bras de fer permanent entre Wrangel et les Français, qui cherchent constamment à se débarrasser de réfugiés qui coûtent une fortune au budget de la France.

Très vite, les autorités constatent que beaucoup de réfugiés ont le mal du pays. Elles voient là une belle occasion d'en diminuer le nombre; le gouvernement fait donc savoir dans les camps que personne n'est retenu, et que la France assurera le rapatriement en Russie soviétique de ceux qui en feront la demande, toutefois sans aucune garantie sur leur sécurité une fois débarqués. Malgré cette réserve de taille, les volontaires se bousculent: de janvier à avril 1921, 9370 réfugiés retournent en Russie. À cela viennent s'ajouter les départs individuels de réfugiés ayant les moyens de vivre à leurs frais, de ceux qui ont trouvé du travail à Constantinople ou qui se sont engagés dans la Légion Étrangère.

Malgré cela, il reste encore en avril 1921 55.000 Russes nourris par la France dans les camps de réfugiés. Si l'on comptait sur les départs individuels, il faudrait des années pour disperser l'armée Wrangel. Trouver des débouchés de masse pour les réfugiés russes reste un impératif urgent.

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